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Alexandrine Achille  (2000)

 

Après des études aux Beaux-Arts d’Aix-en-Provence, lauréat du prix Fénéon en 1986, Hubert de Chalvron intègre le monde de l’art par des expositions dans des galeries parisiennes et américaines ainsi que dans des musées. Sa peinture, d’abord abstraite, prend ensuite un caractère social comme l’attestent ces « peintures d’usine » réalisées dans une cristallerie des Vosges avant que l’artiste se consacre au renouvellement de sujets religieux – des figures de saintes notamment.


Le processus pictural est donné par le sujet représenté et privilégie la couleur, le clair-obscur propulsant de la sorte le sujet au premier plan. Ainsi, les tableaux des années 1997-1998 montrent ce besoin permanent de la couleur, tout en empâtements et en matière dans des camaïeux de gris et de beige, de jaune et d’ocre. Cette simplicité des moyens sert la simplicité du sujet et le dénuement du corps, le plus souvent représenté de façon minimale, sans particularité ni anecdote.

 

Dans ce tableau de paysage, deux silhouettes d’arbres solitaires s’érigent au-dessus d’un plan d’eau qui reflète une autre d’image d’eux-mêmes. Dans ce grand format presque carré, les bleus profonds reculent et les jaunes orangés du reflet avancent au premier plan. C’est cette expressivité chromatique qui frappe de prime abord, tant elle est liée à la lumière qui se révèle étrange par sa juxtaposition avec l’obscurité. Cette sobriété est également visible dans l’autre œuvre de l’artiste que possède le Frac Ile-de-France. Une Marie-Madeleine de 1991, très représentative des sujets religieux traités par l’artiste dans ces années-là, se dresse solitaire face au spectateur, baignée par une lumière surnaturelle.

Chalvron interroge ainsi le réel et les moyens picturaux, couleur-lumière- obscurité, comme pourvoyeurs de sens. Questionnement solitaire, loin des compromis et en perpétuelle recherche de soi-même.


 

Alexandrine Achille

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